Un véritable mythe ?
Pour un séjour d'essai, ce fut un séjour de maître ! Depuis onze années que nous n'étions plus revenus à Bordeaux, la rencontre avec ce fleuron de l'hôtellerie, quelque peu « retiré du jeu » durant prés de neuf années pour cause de travaux pharaoniques, neuf ans qui l'auront vu occulté du « paysage » au point que les Bordelais l'auraient quasiment effacé de leur mémoire, se fera, pourtant, sous les meilleurs hospices ! Un courageux promoteur Bordelais, Michel Ohayon, assez perspicace au demeurant, aura relevé le défi en ne conservant que la structure de base, la coque en terme clair, pour, en acquérant les bâtiments voisins, s'étendre au point d'en faire le seul ***** au sein du quartier Des Grands Hommes. Il est vrai que dans son « face à face » perpétuel avec l'Opéra, situé de l'autre côté de la place de la Comédie, il semblera jouer de sa similarité, si ce n'est de sa parenté ! La porte à tourniquet (électrique à ses heures perdues) révélera d'entrée de jeu ce côté délicieusement suranné des palaces d'antan que nous affectionnons tout particulièrement !
Le voiturier, tricorne sur la tête, l'engagera, et le bagagiste d'amener nos affaires à la suite 315, au troisième étage, une suite-junior de quelques 65 m², avec vue sur le Grand Théâtre, un théâtre conçu en 1776 par Victor Louis, un architecte-initiateur inspiré qui renouvellera son trait de génie, sur le Régent, avec une façade néo-classique à l'identique, colonnade de style corinthien, et un « effet miroir » souvent évoqué ! Côté déco, on frisera l'excellence avec le « coup de crayon », et le don, de Jacques Garcia, « le » décorateur des stars, et la star des décorateurs comme diraient certains ! Le résultat, une suite-junior cosy à souhait, « sensible » même, avec un coin salon à la décoration bien affirmée, et un autre sommeil, lit king size « géantissime », et écran mural Loewe, le tout dans une ambiance décorative très XVIIIe aux tons bleu clair et bordeaux du plus bel effet !
L'aspect mini bar, machine à café (et ses dosettes Nespresso), dressing (très bien) équipé et fignolé, et salle de bains aux marbres précieux et rares ( attention, toutefois, au manque total d'étanchéité de la douche et à l'obligation d'utiliser nombre de serviettes pour éponger les dégâts) fonctionnera à merveille ! Élégance et raffinement des lignes, et des matières, indéniables ! Chapeau bas, Monsieur Garcia ! C'est de la bel ouvrage ! Côté service, que ce soit à la réception, à l'Orangerie, à la Brasserie l'Europe, au Pressoir d'Argent, la table gastronomique du lieu ou en chambre, nous n'aurons eu qu'à nous louer de l'extrême discrétion, et gentillesse, d'un personnel professionnel jusqu'au bout des ongles !
Allez, avouons-le franchement, cela sera toujours doux à l'oreille d'entendre son patronyme prononcé par une femme de chambre, ou un serveur frappant, dés 8h30, à votre porte (même si l'on sait qu'ils auront été briefés préalablement) pour vous amener le guéridon du petit déj' ! Parlons-en, d'ailleurs, de ce petit déj', un « spécimen » bien peaufiné avec table ronde, nappe blanche, panière de viennoiseries maison, et mini baguettes fraiches, beurres d'Isigny, confitures, par contre, là, pas franchement maison (une erreur à réparer prestement), thés Ronnefeldt très aromatisés, café idoine et jus d'orange fraîchement pressé, un souhait et un soin du détail fort appréciable, et apprécié, soyez-en sûr !
Soit dit en passant, curieusement, le simple fait de sortir de sa chambre, de déambuler dans les couloirs, de prendre l'ascenseur, de passer via l'Orangerie, le jardin d'hiver, véritable îlot de fraîcheur sous la verrière, et le patio à l'imposante mappemonde, pour finalement traverser un hall tout en marbre et pierre Bordelaise, mobilier très XVIIIe, tissus mauve, prune ou rouge, et créations florales personnalisées, vous donnera une pêche d'enfer pour toute la journée !
Maintenant, pour la bien terminer, si je puis me permettre, je vous conseillerais soit un passage par le Victor Bar (ainsi « baptisé » par respect pour Victor Louis, l'architecte, et Victor Hugo, l'écrivain) et ses 697 culots de bouteilles à l'effet luminescent, si ce n'est fluorescent, délicieusement calé dans l'un des fauteuils de cuir or mat pour siroter l'un des multiples cocktails concoctés par le barman, soit par Les Bains de Léa, le Spa Nuxe, un espace à connotation Romaine, Byzantine, ou Grecque d'au moins mille mètres carrés , sur deux étages, au top de l'hôtel (entendez par là les deux derniers étages), avec un espace « humide », comme ils disent, celui de la piscine à colonnade dans les tons corail, gris et noir, un hammam, un sauna, une fontaine à pluie de fine glace, et une multitude de salons voués aux modelages et autres soins, à la relaxation et au voyage des sens !
Vous me direz que l'un n'a que peu de rapport avec l'autre ! Et moi de vous répondre que ce n'est pas si sûr, car ils procèdent tout deux de l'excellence !
128 chambres supérieures ou « deluxes », 16 suites junior avec salon, 5 suites prestige, et une suite Royale,
Grand Hôtel de Bordeaux***** & Spa
2-5, place de la Comédie
33 000 Bordeaux
Tél.: +33 (0)5 57 30 44 44 / Fax.: +33 (0)5 57 30 44 45
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