Gentilhommière ou château médiéval ?
Finalement, c’est en à peine plus d’une vingtaine de minutes, à compter des remparts d’Avignon, que l’on se trouvera rendus, par cette petite route qui mène à Châteauneuf-du-Pape, au monumental « portail » qui se dresse face à la route, et de grimper allégrement vers le château du XIXème siècle, ancienne propriété du Marquis de Baroncelli, ami d’Alphonse Daudet et Frédéric Mistral, « copie » (quasiment) fidèle d’un château médiéval. L’accès à la réception se fait par la terrasse et ses tables dressées pour le dîner, Monsieur Zennaro, lui-même, nous accueillera fort aimablement, mais, surtout, avec la discrétion qui sied à un « gentilhomme ». Ici point de bagagiste, vous porterez vous-même valises, et autres sacs de voyages, jusqu’à la chambre désignée par le maître ou la maîtresse du lieu qui portent toutes (ou presque) un prénom féminin. La « nôtre » se prénommera Magali ! L’espace fait dans la sobriété, tons jaune paille, orangés et gris clair, rideaux pourpres, armoire, console et trumeau « vieilli » et blanchis, et puis deux lits jumeaux de fer forgé à baldaquin et voilages fleuris.
Deux crapauds font face à la fenêtre, très certainement pour prendre là son petit déjeuner ou, comme moi, un (rapide) bain de soleil le matin vers 8 heures ! Sous un portrait de femme un mini frigidaire et un écran LCD Philips. Petit bémol, le plafonnier de fer forgé doit rester « branché » en permanence car il se trouve connecté directement à la lampe de chevet, et donc au commutateur côté porte, pas très ingénieux, avouez-le ! La salle de bain « verse » nettement plus dans l’originalité ! Plutôt spacieuse, généreuse, elle offre une baignoire à l’ancienne sur pied de couleur émeraude, des lavabos à l’ancienne aspect porcelaine sur piétement à la Romaine, et robinetterie « argentée », et puis en haut de trois hautes marches, un « espace » douche revêtu de petit carreaux de marbre beige d’Espagne, avec fenêtre, « lové » là dans la tourelle. De quoi se frictionner, se shampouiner, et se rincer avec vue panoramique sur les vignobles ! Dès le lendemain matin 8h30, l’« épreuve » (non, je plaisante !) du petit déjeuner se révèlera (assez) concluante ! Ouf, c’est là l’un des bons petits déjeuners que nous ayons eus à éprouver, sachant qu’ils ne sont, il faut bien l’avouer, pas légion !
Et pourtant, c’est une chose fort simple, mais qui requiert un tant soit peu de soin et de savoir-faire ! Les petits pains-baguettes aux céréales, ou classiques, sont généreusement proposés et bien souples sous les doigts, les mini pains au chocolat et autres croissants, ou le (seul ?) pain aux raisins se révèlent goûteux et bien blonds. Les confitures d’abricot et de myrtilles sont au moins artisanales, mais pas maison. Les sachets de thé ne proviennent pas de chez Lipton ou Twinnings, mais, comme chez certains « confrères » régionaux, du Comptoir Richard. Le beurre émane bien de la mère d’Isigny et les jus d’orange sont fraîchement pressés. Là, c’est suffisamment peu répandu pour être signalé ! L’ensemble fait dans le qualitatif et la sincérité. Cela se sent et se ressent ! Un excellent point pour démarrer une journée dans les vignobles aux environs. Partant de là, nous dévalerons l’escalier avec un regard intéressé pour une expo ponctuelle de toile d’OB de Laidet. Le salon bibliothèque vert et jaune, plafond à caisson, ou le salon cheminée patiné rouge vermillon avec ses fauteuils crapauds de cuir noir, nous laisseront à penser que l’on peut y flâner à loisir en période hivernale, mais qu’au jour d’aujourd’hui, on se sent beaucoup plus enclin à se prélasser sur la terrasse avec un panorama (quasi) féérique à nos pieds.
Hostellerie du Château des Fines Roches
Route de Sorgues-84 230 Châteauneuf-du-Pape –Tél. : 04 90 83 70 23 / Fax. : 04 90 83 78 42
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