Sunday, May 2, 2010

Maître Renard - 06 400 Cannes


Un « repère » gustatif

En grimpant la « petite » rue Saint-Antoine on ne peut franchement pas « le » manquer ! Mais qui me direz-vous ? Le « repère gustatif » de Maître Renard, biensûr ! Tout de noir et blanc vêtu, « toqué » bien au-delà des cheveux, Philippe Renard, le chef et maître des lieux, vous réserve l’un de ses accueils dont il détient le secret. Dans une ambiance (hyper) cosy où le rouge, indéniablement, règne en Maître absolu (après Philippe, biensûr !), entouré de tableaux, l’une de ses (autres) passions après l’Art culinaire, Philippe et son équipe (la même depuis l’ouverture) mettent les petits plats dans les grands. Personnellement, il nous installera, en terrasse, avec vue sur la rue (ce jour là, pas trop passante). Au son d’une musique Jazzy (notez que la maison offre des spectacles de Jazz tous les vendredis et samedis soir), face à un gros bouquet de lys jaunes, nous voilà clairement en état de vulnérabilité, sachez-le, car ici, c’est Philippe qui mène le « bal culinaire » ! Il est incontestable qu’avec ses formules à 29 € (3 entrées + 3 plats + 3 desserts) et 34 €, la plus généreuse à mon humble avis (6 entrées + 7 plats + 7 desserts), ou à la carte avec un coût moyen de 37 à 61 €, cette table se situe incontestablement parmi les plus « rusées » du secteur Cannois. L’œuf cocotte au foie gras et à la truffe est, certes, séduisant rien qu’à l’énoncé, mais bien qu’il me rappelle de doux souvenirs d’enfance, il n’en demeure pas moins un poil trop saisi et l’on aurait préféré une crème de foie gras et non des morceaux, tout comme, d’ailleurs, pour la truffe qui aurait beaucoup mieux dispensée son arôme. Par contre, les mouillettes de pain d’épices au poivron rouge sont très engageantes ! Le saumon de Grawlax (l’un des meilleurs qui soit), fumé maison (c’est réellement le cas), est souple et goûteux, il « fond » en bouche sans la moindre résistance. Les « gros » appétits regretteront peut-être qu’il n’y en ait pas eu une troisième tranche ! Le foie gras de canard maison aux fines saveurs du sud de l’Afrique révèle une belle texture, ni trop ferme, ni trop tendre, et une saveur en bouche fort attachante. Le travers de porc, sauce aigre douce, pommes de terre frites maison n’est, certes, pas le meilleur qui soit, du fait, véritablement d’un « produit », comment dirais-je, manquant quelque peu de tendresse ! Mais, caramélisé comme il se doit, il divulgue à nos papilles, malgré tout, de « belles » sensations. Le tournedos de canard façon Rossini dévoile, certes, une jolie crème aux morilles fraîches (l’idée de la framboise au naturel n’est pas désagréable), et un foie gras poêlé de belle facture, mais, par contre, il se révèle un poil trop saisi (cependant, c’est là affaire de goût) et donc raffermi. La (fine) julienne de courgettes et carottes, quant à elle, séduit dés le premier coup de fourchette. Un point assez négatif concernera les petits pains (relativement, pour être sympa) indignes d’une table qui se respecte ! Il eut mieux valu, sincèrement, utiliser une bonne et simple baguette de qualité … Le filet de bœuf, sauce morilles et sa mousseline de pommes de terre montée aux truffes représente un bel exercice de style sans atteindre, cependant, des sommets. La crème fraîche y est, encore une fois, très (peut-être un peu trop) présente mais l’alliance avec les morilles demeurera assez engageante. Il est vrai qu’en Breton qui se respecte, Philippe en aura certainement omis d’avoir une (petite) pensée pour les clients soumis à un régime (plus ou moins) draconien ! Côté desserts, on restera sur un bilan somme toute assez mitigé, tout d’abord avec une crème brûlée aux trois parfums qui prendra, en fait, la forme de trois minis crèmes « enflammées » (réellement, avec le briquet et tout le reste !) sans trop d’intérêt à mon goût. On lui aurait préféré, pardonnez-moi du peu, une « simple » crème brûlée à la vanille Bourbon ! Le moelleux au chocolat (maison), quant à lui, remportera beaucoup plus de suffrages, d’autant qu’il sera accompagné d’une crème mentholée (pas très mentholée, d’ailleurs) pas vraiment déplaisante. La gourmandise de Maître Renard aurait pu, tel un (bon) café gourmand ou une farandole, devenir un bel instant gustatif, sauf que, mis à part la boule de glace à l’ananas, et la tranche de moelleux au chocolat, l’« excédent » ne sera pas au niveau (pour rester là mesuré) de nos espérances, tartelette aux pommes en tête ! Gageons que notre souriant et fort affable maître queux percevra notre « message » (très) cordialement délivré et qu’il remédiera à quelques « réglages » de rigueur, d’autant qu’à l’image de sa « mascotte » il en a toutes les ressources !

Maître Renard
4, rue Saint-Antoine
06 400 Cannes - Le Suquet- Tel : 04 93 39 99 38

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