C’est du gastro, ou çà ne l’est pas !
L’on ne s’attend pas franchement à découvrir une telle table, juste à côté de l’autoroute (à quelques enjambées, malgré tout, restons sérieux !) prise en « millefeuille »entre un Ibis, le Palais des vins (une très belle cave, soit dit en passant), et de l’autre côté du (très) grand rond-point, une zone commerciale ! Mais, comme l’on dit, le lieu vaudrait-il à lui seul le détour ? Eh bien, mon bon monsieur, je vais vous dire ce que j’en pense ! Le lieu se trouve accolé à la cave en question, avec même une porte-passage les reliant ! Autant dire que l’on demeure, incontestablement dans le même « domaine » alliant les mets aux vins, et autres champagnes. A peine passé le seuil, le sourire (radieux) de Lalie, et l’affabilité de son mari Alain Goince, le chef et maître des lieux, se révéleront très communicatifs ! Poignée de main franche, et l’on nous accompagnera à notre table en une salle aux murs couleur brique, rideaux dans les mêmes tons, très provençaux, tables nappées (allez, n’en parlons pas, je ferais de la peine à Lalie !) de jaune, lustres de fer forgé, peintures de J. Chambon, et au moins cinq sculptures florales, et murales du patron (réalisées à ses heures perdues). Côté cuisine, la charlotte d’aubergines au papeton, madeleines à la tapenade, un trait de pistou, fera dans la légèreté du met mis en papillote, mais les madeleines (non merci) se révèleront beaucoup (trop) (re)cuites ! Les petites pousses de soja ne représenteront, à mes yeux, aucune espèce d’intérêt ! Le foie gras de canard mi- cuit, à sa façon, n’aura rien de « catastrophique » ni de rédhibitoire, mais, il est vrai, que l’on se serait attendu à un peu plus de subtilité, notamment, avec la confiture de figues qui aurait mérité d’être maison ! Le mesclun en sucré-salé, figues, noix, magret fumé et œuf poché restera tristounet, d’autant que le mesclun ne sera pas exceptionnel, et l’œuf (quasiment) dur ! Seules les tranches de magret tièdes trouveront grâce à nos « papilles » !
Le suprême de pintade aux accents d’orient, épeautre bio de Sault, aux raisins de Corinthe, m’apparaitra pour le moins sec (donc trop saisi), mais l’épeautre, façon risotto crémeux, représentera l’aspect le plus séduisant du plat. D’un autre côté, le filet de bœuf Charolais au beurre d’herbes, sa cuillérée de pomme de terre écrasée, ne dévoilera pas un produit d’exception ! Celui au foie gras, façon Rossini, n’aura pas plus de bonheur, sauf à révéler un foie gras poêlé idoine. Dommage, vraiment, que le choix, et l’opulence, du bœuf se trouve être (assez) décevant ! On aurait souhaité du recherché, du fouiné ! Pour les douceurs, la tartelette aux figues d’ici rôties, crème pâtissière à l’eau de fleurs d’oranger sera une jolie révélation de l’instant, certes pas magistrale, mais parfaitement honorable ! Les cupcakes aux faux airs de crêpes Suzette, chantilly vanillée, n’aura, à mon humble avis, absolument rien à voir, de près ou de loin, avec la célèbre crêpe ! On « tâtera » là, gustativement, à trois mini cakes banals s’en aucun rapport avec des cupcakes ! Le tube de calisson et mousseux de melon, craquant nougatine, aurait bien joué les « troubles fêtes », mais la saveur du melon aurait eu tendance à surmonter celle du calisson, nos papilles se trouveront un peu perdues ! Ce que je regretterai, c’est que le côté passion se soit trouvé « assimilé » (restons soft !) par l’aspect pécunier (les charges, la banque, etc., etc.) ! Et cela se sent (assez) nettement ! Maintenant, d’aucuns ne pourront que se féliciter (eh, oui !) de cette table sans avoir d’autres points de comparaison que la cuisine de leur femme (ou de leur mari, c’est selon), ou des tables lambda du coin ! A noter, de surcroît, que le verre de Mont-Redon 2005 se voit tarifé à 14 €, ce qui me semble extrêmement prohibitif !
Nous ne sommes pas là, à l’évidence, chez Pierre Gagnaire ou Marc Veyrat !
Formules du midi à 16, 23 et 25 €, Menu à 29 €
Les Artisans du goût
RN 7 Le palais du vin – 84 100 Orange Sud – Tél. : 04 90 51 76 50 (A7 sortie 22)
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