Tout en discrétion
Cette petite table (reprise il y a quatre ans), nous ayant été tout récemment indiquée, il était, somme toute, logique que nous tentions de la « découvrir ». Je dirais, soyons honnêtes, que nous aurons quelques peines, malgré le fléchage, à mettre la main dessus d’autant qu’au dernier carrefour aucune indication n’est apparue ! Arrangez-vous la cravate ! Pourtant, la petite auberge dans les tons beige et rouge, sur la place E. Daladier emplie de grands platanes, fait certes dans la discrétion ! Côté déco, on demeure dans la bonne tradition régionale avec poutres apparentes, si ce n’est massives, voutes « briquées » ou de pierres taillées, niches et chaises cannelées, etc., etc. Pas de quoi « grimper au rideau » mais, on vient ici, rappelons-le, pour manger, déguster et, si possible, apprécier ! Christophe, le chef, et sa compagne Sandrine, jouent la carte du discret-sympa, avec un accueil feutré, et digne. Côté cuisine, on fera dans le qualitatif, le subtil, on pourrait dire le semi-gastro (expression que j’exècre), mais finalement, Christophe a défini son propre style, sa propre personnalité ! Le cake aux olives et caviar d’aubergines servi tiède fera dans la séduction ! Esthétique dans la présentation, et séducteur pour les papilles. Le foie gras de canard aux pistaches et compotée d’abricots, n’aura qu’un seul réel défaut, de ne pas être suffisamment généreux !
Malgré l’épaisseur de la tranche, la noix de gigot d’agneau rôti à la fleur de thym, cocos de Paimpol au pistou, fera dans la tendresse du produit et la justesse de l’alliance. Le pavé de rumsteak rôti au sel de Guérande, arborera d’excellents petits légumes frais, croquants à cœur, choux fleurs, haricots plats et verts, petits pois et carottes. La crépinette de cuisse de lapin à l’estragon surprendra nos papilles au point de la comparer aux meilleures du genre !
Côté douceurs, réservés dès le début du repas, le mi- cuit au chocolat noir, glace vanille, n’aura pas franchement la chance de nous étonner ! La Tatin de pomme caramélisées, glace vanille ne s’avèrera pas franchement dignes de lui ! Genre de Tatin que l’on rencontrerait dans la plus élémentaire des brasseries. Par contre, les figues rôties au miel de pays, glace Bailly et croquants aux amandes maison, m’apparaîtront comme « la » réussite, l'incontestable spécialité du chef. Un déjeuner fort agréable, symptomatique du savoir-faire du chef, mais, côté desserts, mis à part les figues rôties excellemment concoctées, le reste n’est pas, loin s’en faut, à la hauteur de ses capacités ! Dommage, car, jusque-là, son « parcours » gustatif nous apparaissait très intéressant. Gageons qu’il élargisse sa dextérité vers une carte des desserts beaucoup plus étoffée !
Fermé le mardi soir et le mercredi.
Lou Pequelet
3, place Edouard Daladier – 84 350 Courthézon – Tél. : 04 90 70 28 96
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