Un hymne à l'Amour...
Du côté de Saint-Rémy, on vous renseigne, que dis-je on vous « oriente » plutôt directement sur les incontournables hôtels *** ou ****, certes, le plus souvent qualitatifs, voire même, de temps à autres, un poil excentriques (là, je ferais peut-être, allusion à leurs dirigeants). Toutefois, on omet bien souvent de vous évoquer ce château-bastide du XVIème siècle, perdu au « milieu de nul part » mais surtout parmi les herbages et les platanes, en un mot, en pleine campagne ! Je savais bien que l'âme de Michel de Nostredame, le non moins fameux médecin astrologue, et confiturier (eh oui, cela peu de gens le savent), « planait » au-dessus de ce vieux village devenu au fil des ans, par certains côtés, le « Saint-Tropez » du Vaucluse avec son éternel défilé de Ferrari, Jaguar et autres Rolls ou Bentley décapotables sur le cours « périphérique », son marché très couleur locale chaque mercredi, ses multiples enseignes « bistronomiques » ou carrément gastronomiques, et puis ses boutiques pseudo-authentiques destinées aux « touristes » de passage. Mais, ce que j'ignorais totalement, je vous l'avoue sincèrement, c'est que son frère, le Capitaine Chevalier Bertrand de Nostredame, « hantait », et « hante » peut-être bien encore aujourd'hui (pourquoi pas?), l'objet de (tous) ses désirs « la prunelle de ses yeux, le cœur de son cœur » se plaisait-il à « plaider » ! Durant près de quatre décennies (de la seconde moitié de son siècle) son « hymne à l'Amour » d'un lieu qu'il affectionnait tout autant (plus?) qu'une femme, allait l'observer au point de le doter de bâtiments d'habitation, d'un pigeonnier et d'une ferme, et le ceindre d'un mur de clôture compte tenu de la relative « incertitude » du moment. Mas de Roussan il devint, Mas de Roussan il demeurera ! De la Belle de Provence (surnom donné à Diane de Joannis de Roussan), sa délicieuse « maîtresse » durant le XVIIème siècle, à la famille Roussel qui l'incluait, par mariage, dans son patrimoine en 1887. Il n'a cessé de « renaître » jusqu'en ce début de XXIème siècle, et ce malgré troubles, guerres ou révolutions. Pourtant, si j'en parle en des termes « feutrés » aujourd'hui, il faut bien révéler là que cela avait fort mal commencé à la fin du mois de Juillet 2010, lors de notre première « rencontre ». J’avais, pour le moins, été choqué par l'accueil réservé par la directrice de l'époque, Sophie Giraud, et « son » réceptionniste.
Il est des propos que l'on ne peut se permettre de tenir, dès lors que l'on reçoit un client, de surcroît lorsqu'il se trouve être un chroniqueur gastronomique et hôtelier ayant « ouvertement » réservé ! Mais, le passé étant le passé, il n'était nullement dans mes intentions d'en tenir rigueur à Emilie Cartray, la nouvelle directrice dont j'avais déjà croisé le « chemin » sur la région. Ainsi donc, depuis seulement quelques jours, un changement (radical ?) s'est-il opéré au sein du « Château de Roussan » avec l'arrivée d'une (très) jeune femme, (trop jeune pour certains) qui a opté pour une «douce » fermeté. Notre arrivée en cette fin d'été aurait dû être suivie d'un séjour quasi-magique, tout du moins c'est de la sorte que nous l'aurions envisagés ! Que nenni, et je m'en expliquerais quelques lignes plus en avant ! En effet, si l'accueil de la réception s'est apparemment « métamorphosé » (pourtant il s'agissait bien là du même personnage reconnaissable à sa chevelure blonde, laissant éclater un large sourire), il est vrai que nous demeurerons, comment dirais-je, sur notre réserve ! Même pour nos bagages, malgré, il est vrai, « son » insistance à les monter, nous y procéderons par nous-mêmes, ne lui en confiant que deux, histoire de ne pas être (trop) désobligeants. Mais, pourquoi pas ? Si un employé s'est fortement fait « briffé » (je ne suis pas dupe !) a décidé, un peu contraint et obligé, d'adopter une attitude plus conforme à son rôle qui n'est indéniablement pas de « régenter » (là je reste mesuré) les clients « à la hussarde », j'avoue être suffisamment magnanime pour accepter de « jouer le jeu » !
Une fois rendu dans notre appartement, « le Cygne », à l'autre bout du château, par un ascenseur hyperfonctionnel (et très bavard), et un couloir menant au travers d'une magnifique bibliothèque-bureau ravivant des souvenirs d'époque (on aurait presque le souhait de s'y installer, de saisir une plume et de partir dans des délires poétiques), foulant ainsi de superbes tomettes d'origine parfaitement conservées, il serait, avouons-le, bien inélégant et peu conforme à mes convictions, que de critiquer un « espace sommeil » (quasiment) sans reproches. N'a-t-on pas la sensation de faire un retour dans le passé, au XVIIème siècle, par exemple, et lors d'un retour de promenade de pouvoir enfin s'adonner à une lecture « salvatrice ». Non, là, j'extrapole ! Le petit hall d'entrée, séparé du salon par une porte à petits carreaux, serrure d'époque, fait, d'entrée de jeu, dans l'intime ! Le salon, quant à lui, aux murs moulurés blanc, et fond jaune d'or, rideaux en tissu à l'Indienne assortis, cheminée de marbre gris acier, trumeau et camé mural, chevet et bureau console (chinés ?), fauteuils (plus « actuels ») à haut dossier pour les longues soirées d'hiver (pourquoi n'avoir pas mis là de bon « vieux » fauteuils à oreillettes, bien mieux adaptés et plus en phase avec le style de déco ?), fait incontestablement dans le classicisme de bon aloi, sauf qu'un écran LCD Sharp (dont 5 à 6 chaînes n'obtiendront curieusement « aucun signal »), vient quelque peu « briser » le « rythme ». Mais, là, on ne s'en plaindra pas franchement ! En alcôve, un lit, un espace généreux et spacieux comme on les apprécie (surtout mon fils qui mesure 1.95 m), puis une autre porte vitrée mène par un dressing équipé d'un mini frigidaire et d'un coffre-fort, vers la chambre dite principale (attention à la pente glissante en tomettes, quant à elles beaucoup plus récentes). Deux lits « King Size » accolés, d'un excellent confort je puis vous l'assurer, reposant sur de grosses tomettes « reconstituées » mais d'un bel effet, jouxtent une console surmontée d'une lampe en terre cuite sous laquelle semble somnoler un cygne en « plâtre ». Livres anciens, tableaux, miroir mural, chevets revisités et autres appliques (dépliantes) lui confèrent une atmosphère assez douillette propre aux plus heureux des songes !
La fenêtre donne bien sur le côté canal du parc avec vue sur les cygnes (du nom de l'appartement) et les platanes hors d'âge. La salle de bains, quant à elle, séduira dès le premier coup d'œil circulaire jouant sur les teintes jaunes d'or (comme dans tout l'appartement), le carrelage gris perle surmonté de mini carreaux gris acier et gris vert, le lavabo sur pied à l'ancienne, robinetteries (comme pour la baignoire) stylisées mais modernisées, le miroir cadre mural, le radiateur sèche-linge (certes très actuel, mais très efficace), les bidets et w.-c. « coque » engageant promptement à une toilette salvatrice en cette fin de journée harassante. Et puis, heureux de le notifier, une pression d'eau magistrale tant au niveau de la douche que du bidet (alors là, attention, vous risqueriez d'avoir quelques surprises !). Un détail qui semblera peut-être bien anodin à certains, mais qui rappellera à d'autres que nombre d'hôtels anciens n'ont, dans leur canalisation, qu'une modeste pression et qu'il est toujours détestable de se retrouver tout savonné, incapable, ou quasiment, de se rincer ! (Si, si cela m'est déjà arrivé, il n'y a pas si longtemps, sur Avignon !). N'omettez pas d'apposer votre fiche « petit déj’ » le soir, à votre porte, et de choisir l'heure souhaitée. Au matin, à l'heure dite, vous aurez la bien agréable surprise de voir deux charmantes femmes de chambre portant deux immenses plateaux, le réceptionniste, Raphaël, fermant la marche. Le service se révèlera n'en doutez point impeccablement ordonné.
Quant à la qualité du plateau, il ne fera aucun doute ! Ainsi, jus d'orange franchement pressé, (très) jolie salade de fruits frais, miel et confitures artisanales, petits beurriers, sachets de thé Jamet's, sucre brun et blanc, croissants, baguettes aux céréales ou pain aux figues et raisins, sans omettre des yaourts au lait entier, constituent-ils une réelle exception dans l'art du « petit déj’ » à la Française sur la région ! Il fut, toutefois, regrettable d'observer par la fenêtre, côté canal, un tas de pierrailles et autres détritus abandonnés, là, par négligence, et, côté terrasse, une caisse de bouteilles vides ainsi qu'une poubelle, le tout en parfaite contradiction avec l'état d'entretien du château ! Tout aurait pu, de la sorte, se dérouler sous les meilleurs hospices possibles ! Tout du moins, c'est ce que j' « envisageais » lorsque je me promenais, en fin de matinée, vers le bassin d'époque, admirant ses énormes poissons rouges, et ses œuvres d'art contemporain, foulant la pelouse (y pataugeant gaillardement dès lors qu'elle était en cours d'arrosage). Effectivement, vers 13h30, comme convenu, nous venions nous attabler autour de l'une des tables préparées à cet effet, un soupçon ombragée, un tantinet écartée, lorsque surgit de nul part (ou presque) un serveur, un certain Stéphane (renseignement pris après coup), qui, fort de certaines « convictions » (de quelles origines ?), non sans une certaine arrogance, n'hésitait nullement à nous lancer, sans le moindre ménagement ni la plus élémentaire discrétion d'ailleurs (eu égard aux convives), des commentaires désobligeants s'agissant, plus précisément, du déjeuner que nous devions être amenés à effectuer ! Y-avait-il eu certaines « fuites » à ce sujet ? Avions-nous été mal perçus ou annoncés par je ne sais quel personnel indélicat ? Je ne saurais le dire avec précision, le doute demeurant ! Ce dont je puis bien vous assurer, c'est que l'attitude de ce dernier se révélât si inacceptable, et inqualifiable, que je décidais de quitter la table pour souhaiter m'expliquer avec ce « collaborateur » qui semblait, incontestablement, avoir été « missionné » à cet effet ! Par le chef lui-même ? Pourquoi pas ! Toujours est-il que l'individu se montrât si arrogant et provocateur, jusqu'à la réception de l'hôtel, que j'étais amené à constater qu'il me provoquait obstinément, si ce n'est inconsciemment ! Je dois avouer n'avoir jamais, au grand jamais, été confronté à ce genre de situation et que, dès le lendemain matin, je m'en sois ouvert à la directrice, Emilie Cartray, avec force détails que j'aurais la décence de ne pas relater ici tant « ils » dépassent l'entendement !
Avoir été contraint de faire « battre en retraite » un employé qui, indéniablement, n'avait pour seul objectif que de provoquer, ne m’a procuré, il faut bien le savoir, aucune satisfaction ! Je plains ces esprits chagrins, et faiblards, qui ne supporteraient pas que l'on puisse être en mesure de venir « contester » en votre nom chers lecteurs, ne l'oublions pas, une sorte de suprématie de la profession, et que l'on remette en question leur (gentille), leur (supposé) savoir-faire ! Peut-être ce chef est-il, comme l'envisagerait la nouvelle directrice du lieu, un chef en devenir, un « diamant » qui « resplendira » dans les dits années à venir ? Tout ce que je sais, c'est que par la faute d'un serveur (tout seul ?) plus qu'indélicat, et « frondeur », nous n'avons pu être amenés à « expérimenter » la cuisine de ce même chef si vertueux ! Or, curieusement, le dit chef furtivement apparu dès le lendemain lors de l'entretien avec la direction, se révélera (assez) renfermé et taciturne, n'adoptant pas franchement l'attitude idoine pour « éteindre » l'incident ! Pis encore, ce dernier tournera, quelques secondes plus tard, les talons sans même me saluer ! Rassurez-vous, nous aurons, malgré tout, effectué un excellent repas dans le centre de Saint-Rémy dans un salon de thé dont je vous parlerai tout prochainement.
Tarifs de la chambre testée 300 € en basse saison, 390 en haute saison, 19 € le « petit déj’ », et 30 € le lit supplémentaire.
Hôtel Château de Roussan****
Route de Tarascon – 13 210 Saint-Rémy de Provence – Tél.: 33 (0)4 90 90 79 00