Hors du « cercle de confiance » !
Nous n'étions pas même arrivés sur l'Isle-sur-La-Sorgue, que nous découvrions, sur le net (comme quoi !), cette toute nouvelle maison d'hôtes, installée, là, au cœur du vieux village, en une bâtisse du XII ème siècle, anciennement Auberge du Cheval Blanc de 1557 à 1917, puis abandonnée durant près d'un siècle à son triste sort pour finir, petit à petit, en état de ruine ! Yves de Montigny, un marchand d'art longtemps passionné par les U.S.A (la bannière étoilée dans l'escalier en attesterait-elle ?), où, à l'entendre, il « œuvrait », se serait révélé comme le rédempteur (tout du moins, le présente-t-il ainsi !) de ces même ruines, et l'initiateur, si ce n'est le maître d'œuvre, d'un lieu atypique, ampli d'histoires. Au fond d'une impasse (ce n'est déjà pas trop bon signe), un grand portail de bois massif. Un doigt sur la sonnette du parlophone, et nous voici invités à pénétrer une coursive de pierres et dallages taillés, de pièces « rapportées » comme cette fontaine, ou cet olivier pas encore centenaire ! Signe révélateur, on ne nous aura pas même proposé de porter le plus petit sac de voyage, ne serait-ce que par courtoisie ! Une musique classique, puis très années 60/70, nous orientera vers le salon cheminée au-dessus de laquelle trônera un cerf en majesté ! La déco (entendez par là le mobilier) fera franchement dans le design de fauteuils de velours rouge Arne Jacobsen, d'autres en métal « grillagé » Mario Botta, ou ces fauteuils coquille d'œuf d'un designer Danois (dont le nom échappera à notre hôte, çà fera désordre pour un marchand d'art!), de rideaux en alu dans l'esprit de Paco Rabanne (comme ces robes, fût un temps, qu'il affectionnait tant !), de lampadaires « araignées » signés Serge Mouille, le tout mis en situation au-dessous de superbes poutraisons très XVII ème ! Côté table d'hôtes, uniquement pour les petits déjeuners (pour certains évènements, un chef pourrait, selon Yves de Montigny, être requis), elle s'affichera en pin satiné, escortée de chaises multicolores, ou à rayures, et, tout autour, comme « figés » aux murs, des vitrines où le « maître du lieu » (ce n'est pas la simplicité qui l'animera !) se plaît à exposer ses « trophées », si je puis dire, de cristaux, de pâtes de verre ou de bronzes ! Une arcade de pierre de taille nous mènera vers une piscine (chauffée) couverte, certes pas olympique, mais suffisante pour se délasser en cette chaleur pesante, car ici les vieilles pierres préserveront, peu ou prou, de ces quelques degrés supplémentaires de début de moins de juillet ! Une petite cinquantaine (45 très précisément) de marches « usées » par les siècles (?) nous hisseront au second niveau d'une tourelle dont chacun des quatre « espaces » réservera dans un style à chaque fois plus personnalisé, une ambiance très galerie d'art, quelque peu déroutante (comme le propriétaire ?) ! Des portes de bois massif rudimentairement closes par un (simple) verrou (bonjour la sécurité durant votre sommeil !) marqueront indéniablement le début d'un « territoire » qu'Yves de Montigny se sera plu à envisager, mais pour qui ? Pour lui, ou pour ses hôtes ? Ainsi, la suite Prével, celle dont nous aurons « hérités » le temps de deux nuitées (car, pour la troisième, nous n'aurons pas souhaité pousser plus avant l' « expérience » !), offrira-t-elle une soixantaine de mètres carrés, en sous-pente, avec « ouvertures » (en fait, des fenêtres sous-dimensionnées) sur La Sorgue ruisselante ! Tons pastels verts et gris, vieux volets intérieurs « déroutés » (dont un complétement biaisé), grosses poutres traversantes, meuble Chinois (bourré de poussière à l'intérieur, le ménage ne semblant pas être leur point fort !), canapés de laine mouchetée du genre que l'on trouve couramment dans les dépôt-ventes, tapis Moyen-Oriental, et masques tribaux (bonjour les cauchemars !), participeront-ils largement à un « métissage » des genres, et des styles ! Une alcôve pour le couchage de deux adultes, et une chambre à la literie opulente (mais très ferme), voilà de quoi satisfaire notre sommeil, tout du moins le pensions-nous ! Que nenni, celui-ci sera pesant, aussi lourd que l'atmosphère dépourvue de climatisations, fort malheureusement tombées en panne le soir même de notre arrivée (et personne pour les dépanner durant les deux jours de notre passage, contrairement aux promesses d'Isabelle, la – pseudo - collaboratrice du propriétaire) ! L'espace bains, tout de vert et noir « vêtu » (et le vert ne sera pas notre couleur favorite, loin de là !) incitera, malgré tout, aux ablutions, et autres rafraîchissements ! L'aspect vélux à télécommande, frigidaire et bar de métal tressé, apportera bien un petit quelque chose au confort ambiant. Côté « petit déj' », il nous aura fallu descendre le prendre en salle car, Isabelle, dans sa grande mansuétude, ne saurait le monter en chambre ! Pensez, quarante cinq marches à gravir cela pourrait friser l'exploit ! L'aspect croissants, baguette fraîche, et mini fougasse (un peu sèche soit dit en passant) issus du boulanger voisin, jus d'orange pressé, thés Dammann et Lipton, et café, là franchement immonde, confitures et gelées, miel crémeux et beurre « reconstitué » en mini bol, ne devrait pas (trop) vous désenchanter, quoique le voisinage d'un propriétaire peu engageant, à la table voisine, nous dissuadera d'office d'une seconde tentative ! Quant je dis cela, c'est qu'à mon humble avis, tout comme du côté de l'accueil, notamment s'agissant de l' « approche » de la clientèle, et compte tenu d'un manque total de psychologie, il y aurait encore de (très, très) gros efforts à accomplir ! Nous aurions pu mettre ces errements sur le compte de la « pression » due à une toute récente ouverture (à peine plus d'un mois) ! Je doute, franchement, quant à moi, que ce soient quatre chambres, certes honorablement appréhendées (mais rien de folichon !), qui justifieraient une quelconque « pression », et, surtout, un tel dérapage ! Ainsi, Yves de Montigny serait bien inspiré soit de revoir totalement sa « copie », soit de s'éclipser au profit de quelqu'un de beaucoup plus fiable, affable, voire physionomiste (ce qui ne devrait pas être vraiment difficile à trouver !) ! Pour l'heure, c'est du grand n'importe quoi, et il ne sera peut-être pas étonnant, si par mégarde vous vous égariez par là, de vous voir requérir, subitement, tout simplement parce que votre faciès ne lui reviendrait pas (on appellera cela un délit de sale gueule, pardonnez-moi l'expression !), votre curriculum vitae ou votre pièce d'identité ! Et pourquoi pas votre code ADN ? C'est dire le degré d'ouverture d'esprit du bonhomme ! Cette maison d'hôtes se devrait d'envisager une toute autre appréhension de la clientèle, mais également, et surtout oserais-je conseiller, d'afficher une sincère et réelle empathie qui lui ferait, indéniablement, défaut, si elle souhaite pouvoir intégrer un jour le « cercle de confiance », faute de quoi il ne m'étonnerait pas qu'elle s'engagea sur la voie d'une disparition annoncée !
Note 6/20
4 chambres, la Prevel 450 € /j et 1.800 €/sem., (location de la maison 10.000 €/semaine) wifi, TV, coffre fort, jacuzzi sur la terrasse solarium, mais pas de garage !
Artishow Bed and Breakfast
Maison d'hôtes
9, rue Denfert Rochereau
84 800 L'Isle-sur-La-Sorgue
Tél.: +33 (0)4 32 61 07 95
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