Un charme indéniable
Remplacer un resto Thaï par un bistrot (très) Parisien, il fallait oser le faire ! Je vous avouerais que j’apprécie, en ce qui nous concerne, beaucoup plus ce dernier que son « prédécesseur » ! Il est vrai que l’on y retrouve tout ce qui fait ce charme si particulier des « zincs » de la capitale, murs lambrissés, carrelages centenaires (récupérés dans une maison du XIXème ), banquettes de cuir marron « passepoilés » beige, lustre en verre sablé, anciennes appliques d’un célèbre palace Cannois (le Majestic pour ne pas le citer !), vieille affiche de cinéma (Gentleman Jun avec Errol Flynn), musique de Tino Rossi ou Franck Sinatra, et puis … des toilettes d’anthologie « à l’ancienne » avec ses vieux interrupteurs dorés début du XXème et sa chasse d’eau à chaîne ! Côté cuisine, la carte fait dans le traditionnel et le « confortable ». On ne sera donc pas franchement surpris d’y retrouver un foie gras frais de canard maison, et son verre de Sauternes, généreusement proposé à bonne température, un museau en salade honorable mais pas meilleur que chez le traiteur, malgré des pommes de terre tièdes en émincé, quant à elles, assez convaincantes ! L’andouillette AAAAA de chez Gilbert Lemelle, avec ses superbes pommes grenailles, cuites au blanc de bœuf et au saindoux, est idéalement grillée, ni trop ni trop peu ! Le rognon de veau entier sauce madère, rosé à cœur, « oppulentissime », s’accommode parfaitement d’une jolie purée maison. Dommage que le madère soit quelque peu « absent » !
Le tournedos Rossini dans le filet révèle un beau savoir-faire, celui du chef, Jérôme Rousseau. Le foie gras poêlé envoûte vos « sens » gustatifs avec un produit de tout premier choix et une cuisson idoine. Côté desserts, allez faisons dans le déraisonnable et laissons nous tenter par quatre de leurs spécialités ! Le baba au rhum, et sa crème fouettée, ne décevra pas les « passionnés » d’autant que le biscuit est (assez) ferme, et non « spongieux » comme certains, le rhum de 13 ans d’âge, et la crème d’un sucré vanillé fort subtil en bouche. La crème caramel ne sera pas vraiment notre préférée, avouons-le franchement, même si elle demeure très correcte. La tarte aux pommes tiède « flatte » vos papilles dans le bon sens, d’autant mieux qu’elle se pare de cette fameuse et délicieuse crème fouettée. Mais, la Palme, si je puis dire, surtout en cette période de Festival du film (le 63ème en l’occurrence), reviendra au pain perdu de nos grand-mères, conçu sur la base d’une demi baguette tranchée en son milieu, trempée dans un « alliage » idyllique lait-œuf, etc. et juste poêlé au beurre… Je ne vous dis que cela ! A vous damner un Saint ! Avec l’accueil et le service de Pierrick en prime, vous deviendrez, à n’en point douter, rapidement accros du lieu.
Chez Thérèse
88, rue Meynadier – 06 400 Cannes – Tel : 04 92 99 19 09
www.cheztherese-cannes.com / reservations@cheztherese-cannes.com
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