Capable d’excellence comme d’insignifiance…
Le lieu a récemment subi une cure de jouvence. Dorénavant, vous aurez, de la salle rénovée, par une grande ouverture pratiquée, une vue « directe » sur les cuisines ! Les murs sont devenus gris clairs, les rideaux rayés gris, noir et blanc et les couverts Eternum. De tout le reste, ou presque, rien n’a changé sauf, bien évidemment, les propriétaires et le chef. Vous me diriez que c’est là une heureuse « transmutation » pleine de promesses. Que nenni ! Même si l’ambiance générale s’est avantageusement ravivée, même si l’accueil de Monsieur et Madame Mathey est bien conforme à nos attentes, et dans la droite ligne de ses prédécesseurs, il n’en va pas tout a fait de même avec la « nouvelle » orientation culinaire de la maison. Et, si la carte « offre » à première vue de réels arguments, si elle séduit au premier coup d’œil et nous engage, pourquoi pas, à des délires gustatifs, nous allons, fort malheureusement, assez vite déchanter ! La salade d’artichauts, et ses copeaux de parmesan, se révèle assez « pesante » du fait de l’alliance fâcheuse entre les deux mets. Etait-ce du au dosage ou aux ingrédients ? Je ne saurais franchement le dire ! Tout ce que je conclurais, c’est que cela n’était pas heureux gustativement ! Les « véritables » œufs en meurettes, l’un de ces petits plats à l’ancienne que l’on affectionne à redécouvrir de temps à autre, n’auront pas eu plus de succès d’autant que les œufs mollet, malgré un pain judicieusement grillé, se trouvent inexplicablement « submergés » d’oignons cuits au vin rouge !
A contrario, le champagne Rosé Mailly-Grand Cru, servi à la coupe, est très expressif en bouche, il est racé, suave, plein et caressant. Le foie gras se présente en bloc pas résolument séduisant et à l’identique de celui proposé par l’ancienne direction. Son chutney de figues tentera bien de le « sauver de la déconfiture », mais sans véritable succès ! La cassolette de lentilles du Puy, et saucisse de Morteau, manque sérieusement de « vivacité » et de personnalité ! La lentille est austère, tout comme la saucisse, et ce n’est pas le Bourgogne Macon rouge qui la « transfigurera » ! On attendait la cocotte de ris de veau et rognons « comme sa grand-mère savait si bien les faire » (dixit le chef) avec une relative impatience ! Or, indéniablement, soit le « petit-fils » a (très) mal retenu la recette de sa grand-mère, soit elle était beaucoup trop complexe pour lui ! Si la présentation en cocotte en fonte est aguichante, il n’en va pas du tout de même de son contenu. On a franchement l’impression d’un ratage culinaire ! Le rognon se révèle beaucoup trop saisi et les ris de veau, lardons et autres champignons de Paris, quasiment « bouillis » ! Outre le sel qui n’y a pas sa place, c’est l’onctuosité, la suavité même de la préparation qui fait là totalement défaut ! 
J’ai oui dire à un moment que le second de cuisine de Monsieur Gallis, le précédent propriétaire et chef, faisait toujours partie intégrante de l’équipe, mais j’avoue n’en avoir rien, absolument rien, ressenti ! Par ailleurs, le service s’avérera pour le moins anarchique et d’une nonchalance manifeste ! Seuls les gourmandises laisseront à nos papilles un (assez) doux souvenir avec une « vraie » tarte tatin, comme on sait les apprécier, accompagnée de sa glace cannelle parfaitement insipide ! C’est à n’y rien comprendre ! La déclinaison de tiramisu ne se dévoilera pas sous ses meilleurs atours et ce ne sont pas les arômes « choisis » Amarena, vanille ou rhum qui relèveront le niveau ! Nous attribuerons, toutefois, une distinction, toute particulière à son caquelon de pommes et fruits secs, et son caramel au beurre salé ! Absolument divin ! Et c’est là tout le problème de cette table et de son chef Morgan (le fils de la maison), capable d’excellence comme d’insignifiance !Ne serait-il pas quelque peu « bridé » par sa hiérarchie ?
Formules Epicuriens le midi à 19 et 28 € (un verre de vin, demi eau ou bière inclus).
Les Epicuriens
6, place Wilson- 06 000 Nice- Tel : 04 93 80 85 00
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