Gourmand et non gourmet !
C’est là le genre de « resto » que l’on aime à découvrir et à se transmettre « sous le manteau », dès lors, que l’on sait à qui l’on a affaire, sachant que tout est conçu à la minute, avec des produits (hyper) frais de saison. La déco n’a, certes, rien de fantasmagorique, mais, malgré tout, elle sait se faire apprécier avec ses pierres apparentes (toujours et encore !), ses deux immenses miroirs encadrées de fer forgé « noué », ses banquettes et coussins noirs et gris, et son bar en (bois) aggloméré. C’est une bonne table à « expérimenter », pour le plaisir, du moins une fois, et puis, si vous en êtes convaincu, beaucoup plus. Pour ce qui nous concerne, je dirais que les avis seront partagés ! En effet, d’un côté, dès que vous pénétrez dans le lieu, l’aspect convivial « saute aux yeux » et n’est pas le petit coup d’œil que vous jetterez , en entrant, à gauche, vers la cuisine où « œuvre », à un train d’enfer, Alex, le chef et propriétaire, qui vous détrompera , d’autant qu’il mène un véritable « combat » contre le temps et qu’il cuisine là au feeling, généreusement, si ce n’est instinctivement ! Ce « Geppetto » (car il en a vraiment le look) de la casserole et de la poêle ne s’aventure pas à la légère, il connaît, il ressent son boulot, et ça ce voit ! Dommage que le service en salle ne soit pas franchement, ni tout sourire, ni vraiment attentif ! Et c’est là un (très) mauvais point ! Par contre, si l’on perçoit indéniablement de la générosité dans son (immense) assiette, ou dans la grande poêle, puisque c’est ainsi qu’il vous invite à déguster ses « élaborations », si les antipasti Toscano que nous avions prises (pour trois) ont le mérite d’être, comment dirais-je, différents avec ces moules (fraîches) cuites, ces fines tranches de Bresaola et mortadelle (succulente), et lamelles de calamar persillé, il n’en va pas tout à fait de même avec les plats dits de « résistance ». Certes, la « mise en scène » est impressionnante ! Les fusillis Amatriciana servis dans une belle assiette rectangulaire sont (très) copieux avec une sauce tomate, une mozzarella et une pluie de parmesan généreuse, mais, malheureusement, même si l’on a seize ou dix-sept ans, et un solide coup de fourchette, l’on ne cesse pas moins, prestement, de « mener le combat » gustatif à peine la moitié de l’assiette avalée, tant cela est « grassouillet » et empâté !
Ce n’est, d’ailleurs, pas l’émincé de veau aux cèpes et gnocchis frais servi dans la (grosse) poêle, avec son « lit de crème » qui viendra me contredire ! C’est, certes, opulent, sympathique à l’œil, (assez) goûteux, mais il faudrait avoir un estomac et un foie en « béton » pour supporter un tel « choc » culinaire ! Le rognon et foie de veau qu’Alex est venu, en outre, nous présenter en salle, serait sont plus bel « exercice de style », si et seulement si, l’on ne retrouvait la même anomalie ! Excellents produits, rien à redire, cuisson impeccable, mais une préparation (beaucoup) trop « pesante » à mon goût ! Ceci dit, nombre de consommateurs ne sont-ils pas plus gourmands que gourmets ? Et, c’est là tout le fond du problème ! Plus vous leur en mettez, plus « ils » seront satisfaits ! Il est vrai que nous sommes, quant à nous, à mille lieux de ce genre de considérations, et que nous préférons (et de loin) la qualité à la quantité ! En outre, s’agissant des desserts qui ne peuvent vraiment être « taxés » au niveau de leurs « vertus », notamment avec une séduisante tarte Nonna servie tiède (très apparentée à un gâteau Basque), un tiramisu fort honorable et une crème brûlée figues tièdes goûteuse et onctueuse, c’est, pourtant, totalement l’inverse qui se produit ! On est dans le (très) « light » avec une crème brûlée d’à peine deux à trois millimètres d’épaisseur, signalée par le patron comme n’étant pas issue d’une boîte ! Un tiramisu qui aurait subi une (belle) cure d’amaigrissement (un carré d’à peine cinq à six centimètres), et une tarte, pourtant affriolante, « servie à l’économie », qui nous contraindra à en requérir une seconde portion ! Comme nous dira (en plaisantant ?) Alex : « il faut bien que je gagne de l’argent ! ». Alors, un conseil, si vous souhaitez « le » tester soyez gourmand et non point trop gourmet ! Le soir sur réservation du vendredi au samedi, et le midi du lundi au samedi.
Geppetto –chez Karine et Alex
5, rue Gioffredo – 06 000 Nice – Tel : 04 93 62 47 01 Email : Geppetto.s@hotmail.fr
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