L'envie du jour à l'ardoise...
Le canal, ses restos plus ou moins touristiques, les bâteaux de pêche, et un ciel grisonnant ayant tendance à « ouvrir un œil », il n'en fallait pas plus pour que cette toute nouvelle table d'hôtel ***, un « concept » à lui tout seul, nous engage à une franche et prompte dégustation. Il nous sera tout aussi aisé de pénétrer cet espace culinaire par sa propre porte que par le hall de l'hôtel. La perspective se « prolonge » jusqu'au canal avec une ambiance hyper design, murs gris « griffés » Café de Paris, un marron clair, un autre blanc affichant un Neptune très « stylisé », et puis des logos sur presque toutes les vitres. Nous évoluerons en dégringolant les deux premières marches sur un sol de parquet blond pour finir par hésiter entre la table réservée face au canal, et une autre en box sur le côté. Le choix le plus intimiste s'imposera en un box de cuir beige, un peu rigide question assise soit dit en passant, table imitation bois, travers et serviettes de papier beurre. On sentira nettement le souci du détail mais peut-être, compte tenu de tarif raisonnables, n'a-t-on pas prévu d'excès !
Toujours est-il qu'au son d'une musique Bouddha Bar (volume 4), la carte d'automne, une carte conçue par le chef, Christophe Chiavola, qui changerait au rythme des saisons, suggérera l'« envie du jour à l'ardoise » (entrée + plat + dessert), l'«envie du soir à l'aveugle » (entrée + plat + café), mais également, cinq entrées, cinq poissons, cinq viandes et cinq desserts déclinés selon l'humeur et la créativité du maître de cuisine. La terrine de tête de veau aux giroles, jus aux herbes respectera, certes, notre esthétique mais, à deux, même si nous savons, le cas échéant, réprimer nos « élans », il faut bien avouer que cela sera un peu « just » au niveau des proportions ! Quant au côté gustatif, rien à redire ! Le vrai « noir de Bigore », la Rolls des Pata Negra, servi généreusement, emportera notre indéniable adhésion avec un produit un poil trop finement découpé pour les uns, et trop épais pour d'autres. Le dos de canard rosé, glace de vin corsé à la réglisse, champignons d'automne dévoilera une souplesse en bouche très appréciable mais aussi une (relative) pingrerie côté canard. La côte à l'os de bœuf minute, aller-retour et ses patatos maison au paprika, a contrario, se muera en pourfendeur de la précédente « thèse » ! Pour les patatos, je ne me déclarerais pas aficionados ! L'andouillette de Guémené à la moutarde jaune finement émincée, dominant un tronçon d'écrasé de pomme de terre, jouera la carte de l'authenticité avec une évidente décontraction. Une ardoise du maître fromager local, Lou Pastrou, aura réussie à nous faire déguster un Saint-Nectaire, un la Timanoix (affiné à la liqueur de noix), un le Tamie ( des moines de l'abbaye de Tamie/Savoie), une Tome de chèvre et un le Banon chèvre de Provence, le tout tranché triplement pour trois convives. L'aspect douceur se révélera à nous d'un bouchon au rhum, crème fouettée à la vanille de Madagascar, plus que séducteur et « bien dans ses bottes », d'une mousse au chocolat noir, dentelle croustillant aux fruits secs « vibrante « , d'un pot maison de panna cottta, mousse marron aux éclats de noix et d'un crumble pommes-poires aux raisins, espuma à la mangue épicée.
Formule déjeuner à partir de 13 €, menu du soir à l'aveugle à 30 €.
Brunch du dimanche de 11 à 15h à 19 € / personne.
Café de Paris restaurant de l'Hôtel de Paris
2, rue Frédéric Mistral – 34 200 Sète – Tél.: 04 67 43 59 25
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