Couleurs et matières.
S'il est indéniable que l'hôtellerie Sètoise ne fait pas spécialement dans la « référence » en la matière, force est de reconnaître que l' « œuvre » (allez soyons généreux !) de Gilbert Gavinenq, le nouveau maître des lieux, un passionné d'art contemporain (et cela se voit !), s'est finalement « révélée » tant au niveau esthétique que stylistique en un complexe hôtelier totalement novateur pour la cité portuaire. Le faste et l'élégance auraient donc à nouveau droit de cité ! Et même, si le volume, et la disposition des pièces, n'ont pas (vraiment) changés, il n'en demeure pas moins que la décoratrice Chantal Peyrat, a su, à sa manière, imposer une « aura » particulière à un hôtel qui, déjà, dans les années 50, faisait les beaux « événements », et la joie, des familles Sètoises ! En effet, on dansait, on baptisait, ou on s'unissait (pour la vie ?) chez les Aquillon, les anciens propriétaires. Pourtant, le bar du restaurant, tout comme la rampe Art Déco de l'escalier ont été conservés au sein d'espaces, et de coloris, simplement (si je puis dire !) « réinitialisés » ! Si le platane a bien été « extirpé » du patio, c'est, vous racontera-t-on, uniquement pour laisser pénétrer la lumière, et rien que la lumière ! Mais, également, sachez-le, pour, en fin de compte, vous le « restituer » en tables de nuits de couleur béton, dans les trente six chambres et autres suites. Les portes électriques du hall nous inviterons donc à vivre l'expérience de deux nuitées dans l'une des suites duplex au second niveau !
L'accueil, à la réception, demeurera dans la bonne moyenne de l'affabilité, mais, si je puis me permettre, celui de la nouvelle directrice, Cécile Martinez, dévoilera un (relatif) manque d'expérience ! Il ne suffit pas d'afficher une amabilité « contrainte », mais plutôt d' « appréhender » le client avec un souci de l'écoute qui me semblerait lui faire réellement défaut ! L'ascenseur ultra silencieux, nous mènera, en un rien de temps, à « notre » étage, et nous foulerons cette moquette, pour le moins, atypique ( représentant un plan des rues Sètoises), avant que de glisser notre carte magnétique dans le serrure de la suite 215. Nous ne risquions pas de la louper, sachant que le numéro n'occupe pas moins d'un mètre de hauteur sur le mur ! Le premier « salon » avec banquette-lit, bureau et placard fera dans le fonctionnel, le confortable, mais sans la moindre âme ! Un escalier de bois grinçant nous hissera vers l'espace sommeil « revêtu » de tons gris clair et gris foncés, de rideaux noirs et mauves aux fenêtres, équipé d'un écran L.C.D géant mural (qui tombera en panne dès le lendemain, tout comme le Wifi d'ailleurs). Le sol de parquet brun engagerait pourtant bien au cocooning mais, fort malheureusement, les « effets » secondaires de la déco se feront beaucoup trop persistants !
La literie, par contre, aura fait l'objet d'un soin tout particulier, avec un modèle King size, généreux et moelleux. La tête de lit, et les supports d'appliques feront montre d'un goût très « particulier », si ce n'est discutable, dans le style béton et « ses » traces de pas couleur mauve fluo ! On aime ou on déteste ! Je vous laisse imaginer notre sentiment ! L'atmosphère « atelier d'Artiste », comme ils disent, n'a pas grand rapport avec les sus dits « originaux » ! Par opposition, la luminosité ne fera pas franchement défaut avec, notamment, deux fenêtres plongeant sur le patio, et une salle de bains très design avec vue sur les toits voisins. Fonctionnalité, objectivité et sincérité d'un espace tel que l'on peut les découvrir dans certains magazines spécialisés. On aurait mieux compris Gilbert Gavinenq s'il n'avait (beaucoup) trop « chargé » sa déco d'œuvres contemporaines, notamment, ses (plus belles) toiles personnelles, des toiles conçues par des artiste Sètois tels Di Rosa, Combas, Menichetti ou Cervera. Rien ne nous vous empêchera d' « oublier » tout ceci au HdP Bar calé dans un fauteuil club en cuir vieilli, cocktail en main ou sur l'une des banquettes du restaurant où le chef, Christophe Chiavola, a su imposer sa personnalité, si ce n'est son savoir-faire (voir notre article à ce sujet dans L'instant Resto). De la couleur, de la matière et d'un atelier, notre décoratrice pensait générer là l'alliance subtile et magique ! Que nenni, on s'ennuie ferme, mais tout en couleur, et « noyé » dans la matière !
Tarifs chambre classique 125 €, supérieure 135 €, junior suite 175 €, et suite atelier 270 €. Petit déjeuner 12 €. Animaux 10 €/nuit.
Hôtel de Paris
2, rue Frédéric Mistral-34 200 Sète- Tél.: 33 (0)4 67 18 00 18 / Fax.: 33 (0)4 13 33 70 84
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