L'air de rien ...
Dans le quartier des Beaux-Arts il est une table qui pourrait se contenter de vivre de l' « Air du Temps » si, et seulement si, Stéphanie Nardot et Jean-Marie Peyle, les maîtres (associés) des lieux, n'avaient, depuis le mois d'Avril dernier, tentés de sortir de sa léthargie une ancienne pizzeria tombée en désuétude. De ce lieu initialement « très » coloré, ils vont en faire un espace design fondé sur les tons de blanc, gris et noir. La musique lounge (qui passe en boucle) s'« affichera » en une ambiance plutôt paisible. En effet, nous serons, jusqu'à 13 h, les seuls convives ! Pourtant, « il » ne devrait pas manquer d'atout le bougre, avec ses cinq formules ou menus déclinés dans le sens (semi) gastronomique du terme. Nous nous déciderons pour une carte qui, sans être dispendieuse, reflétera assez bien les talents d'un chef qui se voudrait inventif, Marc Faure, « issu » de la Lagune à Saint-Cyprien. L'ancien four à pizza ayant été transformé en fumoir, on lui aura attribué un tout autre rôle à savoir celui de « façonner » un saumon fumé à sa guise ou une poitrine de cochon des montagnes. D'ailleurs, nous ne manquerons pas de déguster le premier qui s'avèrera (quasiment) parfait, d'une onctuosité en bouche et d'une suavité remarquable ! Le millefeuille de foie gras au pain d'épices, plutôt deux (très) fines tranches d'un foie assez banal, s'avèrera « gâché » par un pain aux épices pas franchement idoine. Le bar entier grillé ne se présentera pas sous ses plus beaux atours, au naturel, mais plutôt sous forme de deux filets un poil trop grillés, accompagnés d'une concassée d'artichaut confit au fromage de chèvre. On ressentira indéniablement le côté grillé de la chose, mais il eut été plus judicieux de l'abandonner un peu moins longtemps sur le grill. L'agneau des quatre heures à l'écume de lard fumé, pommes fondantes, n'aura pas à subir (trop) de critiques ! Il demeurera (assez) fidèle à l'idée que l'on pouvait s'en faire. Et, comme il nous fallait bien tester les douceurs, nous aurons optés pour un (simple) pudding aux pommes, un entremet aux amandes Dacquoise à la noix de coco, et sorbet chocolat, ainsi que des churos aux trois coulis, poivrons, verveine et exotique. Mais aucun des trois n'aura eu le mérite de provoquer ce « frisson » gustatif tant attendu ! Le pudding bien qu'acceptable, ne fera pas montre de sincérité, les churos (beaucoup) trop saisis, n'auront nul besoin de ces « sauces alambiquées » et, surtout pour le poivron, inappropriées. Quant au gâteau coco, je serais le seul à lui trouver un soupçon de charme ! On est, ici, très loin des standards de la grande séduction ! Il manque à ce lieu une « aura » culinaire digne de ce nom !
Menu affaire 19 € (verre de vin inclus), menu L'Air du Temps à 23 €, menu Gourmand à 38 €.
Ouvert du mardi au samedi, le midi et le soir.
L'Air du Temps
55 bis, rue de la Cavalerie (quartier des Beaux-Arts) – 34 000 Montpellier – Tél.: 04 99 58 18 91
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