Réalisme et subtilité
On aurait l'impression de s'être égaré entre le quartier des Beaux Arts et celui des Aubes tant le « sens circulatoire » Montpelliérain m'apparaît, pour le moins, alambiqué ! Mais au jour d'aujourd'hui, avec un GPS ont devrait pouvoir se sortir de ce genre de situation. Sitôt dit, sitôt fait, nous voici rendus face à une bâtisse 1875, date de création du restaurant, en fait une guinguette, avec terrasse, située sur le Lez. L'ambiance bucolique de la campagne aux portes de la ville ! L'endroit est judicieusement agrémenté d'un discret parking que finalement peu de gens utilisent. La déco « jouerait » la carte de l'immaculé, tant aux niveau des murs, des rideaux, que par les luminaires (lampadaires et suspensions) hormis les nappes et les sièges tressés couleur taupe. Une série de photos en encadrées en sépia illustre les heures de gloires de ce qui fut la guinguette de Titus. Le personnel fera dans la (relative) discrétion, mais également, efficacité, ni trop, ni trop peu ! La maître d'hôtel, Nathalie, mènera la salle tambour battant avec réalisme et subtilité. Nous aurons, courtoisement, décliné l'offre du menu dégustation (deux entrée + deux plats + fromage + dessert) pour un « simple » menu carte. Le homard bleu, endive meunière au pain d'épices, jus d'orange, fera montre d'une alliance surprenante pas vraiment idoine avec le homard.
Les noix de Saint-Jacques juste saisies, navets confits (on ne les reconnaîtrait pas forcément), et topinambours à l'émulsion de rougette (une sorte de laitue locale) feront dans la séduction. La terrine de colvert et foie gras, outre une belle générosité, dévoilera une personnalité bien affirmée, même si le foie gras aurait tendance à dominer le colvert. Le pigeon rôti, semoule de chou-fleur, pastilla, carottes et artichauts au citron confit, « dévêtu », et rosé à cœur, affichera une belle santé gustative. Le râble de lièvre ne pourra contester ses dignes origines, d'autant que la cuisson (rosée) en accentuera le doux fumet. La côte de veau, oignon doux des Cévennes confits, salsifis au jus et chips, manquera indéniablement d'opulence, même, si ce jour là, étant un peu « vaseux », il me suffira amplement. Une eau de Saint-Géron, une fois n'est pas coutume, et un verre du Domaine de Fournier – Cévennes – 2009 en blanc plus tard. Il n'était pas envisageable de quitter nos hôtes sans avoir «succombés » au baba au vieux rhum, chantilly vanille, une spécialité maison, si « aguicheur » qu'il engagera à une seconde dégustation, mais, cette fois-ci, sans le verre de rhum !
La chantilly, à la limite de la crème fouettée, révèlera une (très) jolie texture en bouche ! Les bouchées fondantes aux marrons, sorbet marron, tuile caramel feront, quant à elles, preuve d'un certain minimaliste, sans toutefois, omettre le marron et rien que le marron. Une déclinaison fort appréciable, mais pas mémorable ! Le chocolat et fines feuilles caramélisées, crème glacé à la vanille, se démarquera quelques peu avec une onctuosité très spécifique ! Si je devais faire un reproche, il est vrai que je l'envisagerais sous l'angle du service et de sa lenteur, qui ne risquait pas de pénaliser les tablées familiales en ce 11 Novembre, jour férié.
Menu déjeuner 30 €, menu carte 53 € et menu dégustation 70 €.
Fermé le samedi midi, dimanche soir et le lundi.
La Réserve Rimbaud *
Rives du Lez – Quartier «Les Aubes » - 820, Avenue Saint-Maur – 34 000 Montpellier
Tél. : 04 67 72 52 53 / Fax.: 04 67 02 02 77
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