info a contrario: Les Bains de Montpellier

Une empreinte du passé ...

Sur la face postérieure de l'Opéra, il est un lieu qui, ayant puisé ses racines au XVIII ème siècle, en 1770 plus précisément, coulerait, désormais, et ce depuis 1998, des jours paisibles en un tout autre domaine que celui pour lequel il fut conçu ! En effet, c'est dans le quartier « blotti » contre les remparts, au XVIII ème siècle, que les bains de la ville s'étaient rassemblés. D'ailleurs, la façade elle-même a conservée cette empreinte du passé avec les enseignes et l'année d'ouverture. Mais passons au vif du sujet et franchissons les quelques marches qui mènent au patio très « siècle des lumières » fait de murs briques, de stucs et de vérandas. Un bassin à l'eau (légèrement) jaillissante, des chaises jardin, et des tables juponnées, et rayées dans les tons kaki, fushia et jaune, quelques palmiers jeunes ou vieux, il n'en fallait pas plus à certains par cette belle journée de début de mois de Novembre, pour appréhender (presque) toutes les pièces assises.

L'accueil de Claude Dieudonné, le patron, s'avèrera « franc du collier » ! Il est vrai qu'à l'heure où nous nous propulsions, le « coup de feu » semblait, dores et déjà, bien engagé. Une table nous étant, cependant, bien réservée à gauche près de la véranda. Les fauteuils de velours (style Théâtre) mauve et violet, les tables carrées, et cloutées, le sol de parquet brun, confèreront à cet établissement une atmosphère assez convaincante, et certainement pas « repoussante » ! La carte fera indéniablement, dans le bistro-chic avec une Ardoise du jour à 24 € (entrée + plat + dessert) et des mets de 11 à 22 € ! Notre inspiration nous aura orientés vers un assortiment de sashimis (saumon, dorade, espadon et noix de Saint-Jacques) pour deux, histoire d'occuper l'espace temps ! Sympas, certes, mais pas renversants ! A partir de là, les minutes s'égrèneront lentement, très lentement, si lentement que nous envisagerons, l'oubli pur et simple, ou alors la « cata » en cuisine !

Tout rentrera dans l'ordre dès que la côte de veau simplement grillée, servie en un plat de fonte Staub avec ses pommes purée, sa compotée de champignons et sa petite salade (pas vraiment utile) frisera mes narines, pour se « stabiliser » face à moi. Jolie présentation, produit qualitatif, mais cuisson un poil excessive (le « rosé » ayant été quelque peu oublié). Le tartare de bœuf poêlé aux herbes (aller-retour) l'accompagnera de belles frites blondes et généreuses, si généreuses que nous en requerrons une seconde fois ! L'entrecôte grillée, bleue comme il se doit, manquera, toutefois, de tendresse et d'un soupçon d'opulence. Nous l'aurions envisagée de l'ordre de 350 à 400 gr, elle affichera péniblement 250 malheureux grammes ! La carte des desserts maison nous suggérera une panna cotta au citron et crumble de noisette, un peu « granuleuse » dont l'arôme citron beaucoup trop prononcé fera « chavirer » les saveurs. Le baba au rhum, et sa chantilly maison, nous jouera la carte de la séduction avec finesse et suavité, un « cadeau » du chef pâtissier, Cyril Couet. Le gâteau au chocolat, sa crème fouettée dépassera de loin le stade de l'honorabilité ! Didier, le serveur, aura largement participé à la « mise en scène » enlevée du service et nous lui décernerons volontiers un accessit à cet effet.

Du lundi au samedi soir.